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Pétroliers et colibris - contrastes

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  Cette période folle de la pandémie du COVID-19 nous révèle des contrastes étonnants. La nature reprendrait-elle ses droits ? Le confinement depuis plusieurs semaines d’une bonne moitié de l’humanité semble être une opportunité pour la faune et la flore en bien des endroits. Les cas sont nombreux et fleurissent les journaux, les infos en ligne et les réseaux sociaux. Ce cas parmi tant d’autres : Pierre Stephan est apiculteur en Alsace dans le Parc régional des Vosges du Nord. En vingt ans, il n’a jamais connu un début de saison pareil, la production de ses abeilles explose. Selon lui, le confinement y est pour beaucoup. Lien article Tout comme ces deux rorquals ( baleines) venues récemment faire les curieuses dans le parc des calanques de Marseille, ou ces oiseaux qui reprennent leurs aises dans nos espaces urbains. Ces modestes mais prometteuses manifestations du possible peuvent-elles nous réjouir ? N’allons pas trop vite .. gare à la reprise 

Les anciens et les modernes

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La querelle des anciens et des modernes est, disons le nous bien, vieille comme le monde. L’expression elle-même est née au XVIIe siècle ( ça ne nous rajeunit pas) d’une polémique au sein de l’Académie Française … loin de moi l’idée d’emmerder le lecteur en la jouant culturel … mais juste l’envie de dire qu’on est tous quelque part le ‘’vieux con’’ de quelque jeune … ou on le deviendra tous tôt ou tard. Que dirait un tonton Cristobal (Colombo) ou un Vasco (de Gama) quand il aurait appris que les marins du XIXème siècle, par exemple, disposeraient d’un fabuleux appareil nommé sextant capable de déterminer après quelques élémentaires calculs de trigonométrie non seulement une latitude … mais, si si, je vous jure que c’est vrai … une longitude ! ‘’Nan j’y crois pas, mon Cricri !’’ ... aurait dit le second de Cristobal (dont j’ai oublié le prénom mais à propos duquel les écrits de l’époque ne précisent pas si il a ajouté ‘’mon Cricri d’amour’’ ou pas, cela reste incer

Le mouvement immobile

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J'ai besoin d'un bateau, un ba tea u à voiles, bien sûr.  Un voil ier p arfois ( je p arle  ici de la grande et long u e navigation en solitaire)  c'est  un  peu comme si tu étais dans une immobilité en mouvement.  Oui bon d'accord,  j'ai l'ai r  d'avoir fumé un tr uc bizarre en écriv ant cela.  Pourtant c'est bien cette idée qui me tr otte dans la tête. Un  m o uv ement immobile. Et puis à y bien réfléchir, chaque être humain sur n o tre petite  boule-terre   n'est-il pas lui aussi un im mobile en m o uvement ? Immobile dans sa sensation de terrien ,  mis à part  certains  de ses congénères en perpétuel mouvement c ar   il en est qui  ont cette capacité, un hu main même le plus  rétic ent  à to ut e perspective d e l'utilité d'un déplacement restera lui-même  porté par le mo uv ement de  la plan ète qui no us  porte to us. Impossible immobilité. Particule s  de l'univers  que n ous  sommes tous, notr e immobilit

Alvéolite à Vancouver

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Ça commence par un arrachage de dent, du genre qu'on n'est pas près d'oublier. Une dent de sagesse qui fait sa pousse, à mon âge non mais je vous jure !  Depuis le temps qu'elle me torturait, après quelque insistance auprès du dentiste, il me lança un "on l'enlève lundi...!" bien décidé ... après que je l'aie averti que je partais en voyage le jeudi. Et le jeudi en question, nous fermions la maison pour tout le mois de juin, donnant quelques vagues instructions au voisin Jean Luc pour les enventuels arrosages du jardin, ledit Jean Luc ex-dentiste de son état me faisant remarquer à la vue de ma joue droite gonflée comme une balle de golf que j'étais peut-être en train de faire une alvéolite .... En tout cas ça tiraillait sérieusement et je ne vivais déjà plus sans ma boite de paracétamol. Arrivés à Paris pour passer la nuit chez le fiston Alexis avant de prendre l'avion le lendemain matin, j'en arrivai à une situation où cette impr

Tout fout le camp, c'était mieux avant !

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Coup de gueule sur un fil de discussion sur un forum de voile, à propos de ce sempiternel "c'était mieux avant" ou "de nos jours notre liberté est grignotée de plus en plus " et autres " ya plus moyen de naviguer tranquille" le sujet initial était posé ainsi: "... la plaisance a perdu son aura de liberté. Maintenant il n y a presque plus d'endroit où on peut simplement vivre en toute tranquillité. Partout le voyageur est devenu un objet à tirer un profit, un objet d'arnaque. ( ....) Reste à faire des ronds pas loin de chez soi , bourré d électronique pour pas gêner les autres utilisateurs de la mer." Il y eut abondance de réponses dans ce sens, bien évidemment. Alors j'ai déposé cette réponse: Ce discours passéiste du "c'était mieux avant" et du " not' liberté c'est foutu" me laisse songeur. A chaque époque sa précédence depuis que l'homme est sorti de la grotte , a creusé u

Accroches toi ma belle

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Par quelle subtile conscience peut-elle ainsi trouver son chemin et s’accrocher au fur et à mesure de son évolution ? Sans yeux pour voir le monde, sans oreille pour entendre les murmures du vent ou les chants des oiseaux qui lui passent tout près d’elle, sans voix pour s’exprimer ou demander conseil, sans un cerveau identifiable ni caractéristique comportementale propre, comment fait-elle alors pour fabriquer ses si délicats enroulements autour des ferrures de la pergola et continuer ainsi son ascension ? Et pourtant cette délicatesse procède bien d’une forme d’intelligence face à une difficulté à résoudre, d’une capacité à solutionner un questionnement. Quand nous l’avons plantée au pied de la pergola en fer forgé fraîchement installée à l’entrée du jardin, elle semblait pourtant si fragile, si frêle. Elle ? Cette petite plante à l’allure si modeste une fois mise en sol comme on mettrait un enfant face à son destin, à qui nous avons confié la mission d’embellir l’ent

Hommage à Jacques Higelin

Bon, Johnny ça ne m’avait pas secoué plus que ça, il faisait partie du paysage, certes – enfin le paysage du plus grand nombre – sans doute pour ça qu’il a eu droit a ses obsèques nationales - mais au-delà de ça ? Mais là, …. Jacques, putain, enfin Higelin, quoi … ! Dans Higelin, il y avait une espèce de classe étrange, comme un seigneur, un orfèvre du délire verbal, logée dans une de ces gueules de mecs à qui t’as envie de payer un verre, de préférence tard, très tard, pour passer des heures à causer avec lui en essayant de refaire le monde, en ‘’regardant loin derrière la glace du comptoir’ ’ comme aurait dit un Léo Ferré qui ne l’aurait pas renié car il était fait un peu du même métal de la mélancolie déjantée que lui. Je me souviens l’avoir vu, oh il doit bien y avoir une vingtaine d'années, dans le live d’un enregistrement de l’émission Tatatata, il était l’invité principal, nous avions pu y trouver place dans le public de l'émission grâce à un neveu qui fa